Les liens entre sommeil et alimentation sont méconnus mais pourtant bien réels. Une mauvaise alimentation va impacter négativement le sommeil et la vigilance alors que parallèlement, un manque de sommeil va modifier les comportements alimentaires et être à l’origine d’une prise de poids.

Les enjeux

La surcharge pondérale est un fléau en pleine augmentation pour nos sociétés occidentales qui se retrouvent chez beaucoup de salariésLe manque de sommeil et le travail en horaires atypiques font partie des facteurs de risques conduisant à cette surcharge pondérale.

 

On observe plusieurs modifications alimentaires chez les petits dormeurs et les insomniaques. Par exemple, ils consomment moins de légumes et de poisson comparativement aux bons dormeurs mais consomment plus d’aliments gras ou sucrés à l’origine d’une prise de poids. De même, le comportement alimentaire chez les mauvais dormeurs (ne pas petit-déjeuner, avoir des horaires de repas très irréguliers ou grignoter) est à l’origine de troubles gastro-intestinaux et également d’une prise de poids.

 

Quand on sait que plus de 55 % des salariés français manquent de sommeil et que au moins 30 % des salariés travaillent en horaires atypiques, on mesure les enjeux importants pour les entreprises d’améliorer la gestion alimentaire de leurs salariés.

Formation Alimentation, Travail de nuit, posté ou à horaires décalés

Pertinence de cette prise en charge au niveau de l’entreprise

Pourquoi MySommeil : les troubles du sommeil

Les conséquences sur la santé du salarié à moyen et long terme sont le développement  de pathologies cardiovasculaires ou de troubles métaboliques comme le diabète de type 2.

 

La surcharge pondérale va également avoir des conséquences sur le salarié à court terme. Une dévalorisation de soi et une attention négative sur son aspect peuvent survenir. De plus, cette surcharge pondérale correspond souvent à une baisse d’exercice physique à l’origine d’un moins bon bien-être et d’une réduction de la capacité à évacuer le stress professionnel.

Les mauvais comportements alimentaires (pas de petit-déjeuner / mauvais aliments / manger sur le pouce / manger devant son PC /…) vont perturber la capacité de vigilance et de concentration du salarié lors de la journée de travail.

Les mécanismes de cette corrélation réciproque

1 - Impacts des troubles du sommeil sur l’alimentation

Un court sommeil et un sommeil de mauvaise qualité ont 4 niveaux de conséquences physiologiques amenant à la prise de poids.

  • Un déséquilibre hormonal en faveur de l’hormone qui nous fait manger, la ghréline, se crée; ce qui augmente le bol alimentaire.
  • Le déficit de sommeil provoque une demande énergétique supplémentaire, par manque de récupération; ce qui entraîne une plus grande consommation d’aliments sucrés ou gras.
  • Une plus grande « fragilité » pour le grignotage a été objectivée par les études.
  • La fatigue inhérente aux troubles du sommeil va limiter l’envie de faire de l’activité physique et augmenter le phénomène de stockage de nos graisses.

2 - Impacts d’une mauvaise alimentation sur le sommeil

Certains aliments favorisent le sommeil.  Au contraire, d’autres comme les protéines améliorent l’éveil et donc diminuent la qualité du sommeil.

Il faut manger raisonnablement le soir et environ 2 h à 3 h avant l’heure du coucher pour laisser la température du corps redescendre. Le respect d’horaires réguliers des 3 repas quotidiens va permettre de synchroniser notre horloge biologique et ainsi améliorer notre sommeil (important notamment pour le travail posté).
La prise de café et d’alcool vont diminuer la qualité du sommeil.

Mots de l’expert

Lorsque l’on parle de l’alimentation, on ne pense généralement qu’à ce que l’on mange. La consommation de boissons va également avoir des impacts importants sur le salarié. Deux types de boissons vont impacter négativement la nuit du salarié et donc son efficacité durant la journée. Nous sommes en France de grands consommateurs de café. Or les recommandations conseillent de ne pas dépasser 3 cafés / jour et d’arrêter d’en prendre au minimum 6 h avant l’heure du coucher. Si l’on ajoute au café les sodas caféinés, les boissons énergisantes, la charge en caféine sera importante, avec un effet cumulatif, augmentant le temps d’endormissement et réduisant également la qualité de sommeil.

MySommeil, Plan de prévention sur la Pénibilité du travail de nuit et du travail posté

C’est donc un véritable cercle vicieux car les mauvais dormeurs prennent du café pour compenser leur fatigue, et cette consommation excessive va diminuer la qualité et la quantité de sommeil, à l’origine d’une plus grande fatigue…

 

Quant à l’alcool, c’est le parfait faux-ami des mauvais dormeurs car il cumule 2 effets contraires. Son 1er effet est un effet sédatif c’est-à-dire qu’il va favoriser l’endormissement… à l’origine d’une fausse croyance sur le côté hypnotique de l’alcool et le 2ème effet de l’alcool est la dégradation de la qualité du  sommeil qu’il provoque au travers d’une baisse de sommeil profond et d’une plus grande fragmentation du sommeil. L’alcool va également renforcer les ronflements et les apnées du sommeil à l’origine également d’une baisse de la qualité du sommeil.

Les règles de base pour une bonne hygiène alimentaire et de sommeil

  • Eviter les grandes différences de temps dormi à l’origine de perturbations hormonales et donc d’une modification de l’appétit.
  • Manger raisonnablement c’est-à-dire ni trop ni pas assez.
  • Manger 2 à 3 heures avant l’heure prévue du coucher.
  • limiter la prise d’alcool… le vin et la bière étant de l’alcool !
  • Arrêter la prise de café au minimum 6 h avant l’heure prévue du coucher ou à partir de 16h.
  • Pratiquer une activité physique régulièrement.
  • Faire des régimes équilibrés respectant les 3 repas / jour et éviter les régimes protéinés.

Article : Liens entre sommeil et alimentation, l’accompagnement des salariés

Quelles actions à entreprendre pour aider les salariés ?

Au sein de l’entreprise, des actions doivent être organisées pour aider les salariés à améliorer leur hygiène de vie.

 

1 - Les actions collectives :

  • Mettre en place des salles de gymnastique ou des séances collectives d’activité physique.
  • Participer activement à l’élaboration des repas quand un restaurant d’entreprise est présent.
  • S’assurer qu’au niveau des distributeurs de friandises et de boissons, il y ait des fruits, des légumes et de l’eau plate / gazeuse.
  • Rendre payant le café dans les entreprises quand quand il est mis à disposition (idem pour le thé)

.2 - Les actions de sensibilisation :

  • Editer des documents qui expliquent comment manger équilibré en 5 minutes ou au restaurant lorsque l’entreprise ne possède pas de cantine.
  • Faire régulièrement des actions de sensibilisation comme des conférences, des flyers ou des communications sur les intranets.
  • Utiliser les actions de team-building avec des ateliers cuisines.

3 - Les actions de formation

Certains métiers risquent davantage une alimentation désorganisée : les commerciaux, les travailleurs de nuit ou postés. Pour ces salariés, des formations ou des ateliers sur ces thématiques sont les plus efficaces.

Mise en place de blended-learning sur cette thématique.